Pour profiter pleinement d’une dégustation de vin, il faut tout d’abord sélectionner votre bouteille avec soin. Ce choix peut se faire en fonction de vos goûts ou des mets servis à table.
Le verre à lui aussi toute son importance. Grâce à lui, la couleur, l’odeur et les arômes vont pouvoir se révéler à votre palais. Mon Petit Bouchon vous donne ses conseils pour bien le choisir et profitez de moments savoureux.
Sommaire :
La genèse du verre à vin
De tout temps l’Homme a créé des contenants de toute sorte et conçu dans divers matériaux. Les verres à vin que nous connaissons aujourd’hui, sont issus du savoir-faire vénitien. Ils sont apparus au début du 14e siècle et ne cessent de faire parler d’eux depuis.
Il aura fallu attendre le 19e siècle pour voir arriver les premiers services en France. Au cours des repas, les convives avaient l’habitude de déguster différentes boissons. Utiliser différents verres était donc la solution idéale pour ne pas mélanger les liquides et conserver tous les arômes.
L’œnologie est devenue un véritable art au 20e siècle. C’est précisément à cette époque que Claus Riedel, verrier et homme d'affaires, a observé le rôle de la forme du verre sur l'oxygénation du vin. Grâce à cette découverte, le monde de la verrerie a alors subi une vraie révolution. Les artisans ont perfectionné leur technique afin de rendre leurs modèles plus adaptés. Les verres ont cessé d’être peints et sont devenus plus fins, pour laisser apparaître la robe des vins.
Quant au verre INAO, il deviendra une référence dans les années 70.
L’anatomie d’un verre à vin
Avant de vous livrer nos conseils sur comment choisir son verre à vin, prenons quelques instants pour décrypter les différentes parties qui le composent.
- La cuvette : c’est sur cette partie en forme de coupelle que le verre repose.
- La jambe : dans le langage courant, la jambe est aussi appelée le pied.
- L’épaule : c’est à cet endroit que tous les arômes se révèlent grâce au contact avec l’air. Il s’agit de la partie la plus large du contenant.
- Le calice : aussi nommé ballon ou bol, le calice correspond à la partie supérieure du verre.
Au-delà du type de contenant, la prise en main de ce dernier à toute son importance. En effet, afin de ne pas réchauffer le liquide, il est conseillé de tenir le verre par la cuvette. Si vous n'êtes pas à l’aise, il est également possible de saisir la jambe.
À la lecture de ces lignes, vous comprenez désormais pourquoi boire du vin dans un verre sans pied est une hérésie. En plus de réchauffer le liquide, cela limite le plaisir et la cérémonie qui gravitent autour de la dégustation. Cela est également vrai pour les gobelets en plastique ou en carton. À l’instar d’une dégustation de cigare, celle du vin doit être un plaisir.
Quel modèle de verre à vin choisir
Lors d’une dégustation, trois critères sont à comprendre et à jauger. Comme nous l’avons survolé précédemment, il s’agit de la couleur du vin, son odeur et le goût qui s’en dégage.
La forme du verre a tout d’abord son importance. Ce critère va avoir une incidence sur l'oxygénation du vin. Plus le calice sera large, et plus la zone d’échange vin/air le sera également. Préférez donc les contenants en forme de tulipe. Au haut du verre doit être incurvé pour sentir toutes les senteurs qui s’y concentrent.
Pour être sublimés, les arômes doivent être en contact avec l’air. La taille du verre augmente en conséquence ces interactions. Communément, les sommeliers conseillent de se tourner vers des contenants de 30cl afin de permettre au vin de s’ouvrir. Le modèle dit “INAO” est le plus courant. Le contenant devra être rempli au maximum aux trois-quarts.
Le dernier critère à connaître concerne l’épaisseur du verre. Pour apercevoir la profondeur de la couleur du vin, optez pour des références les plus fines possibles. Votre vision ne sera pas troublée et la mise en bouche, plus agréable. Faites cependant attention lors du nettoyage, car ce type de modèle est très fragile.
À la fin de votre dégustation, veillez à le laver à l’eau chaude et si possible, avec une goutte de liquide vaisselle peu odorant. Le matériau utilisé est, en effet, sensible et capte facilement les odeurs. Afin d’éviter les traces de calcaire, maintenez votre verre par le calice et essuyez-le délicatement un chiffon doux. Une fois sec, utilisez-les ou rangez-les à l’abri de la poussière.
Choisir son verre en fonction de la couleur du vin ?
Le verre INAO est un verre polyvalent, qui s’adapte à la grande majorité des vins, qu’ils soient rouges ou blancs. Il est cependant possible de compléter sa collection avec des modèles plus spécifiques.
Si vous souhaitez déguster un Bordeaux ou un Bourgogne, dirigez-vous vers des références à l’ouverture relativement étroite, avec un calice bien bombé. Les vins rouges doivent être convenablement aérés pour offrir tous leurs arômes à la personne qui les dégustent. Pensez à le faire tourner dans votre verre pour une oxygénation optimale.
Les vins blancs n’ont pas besoin d’autant d’aération que les vins rouges. Vous avez immanquablement dû le remarquer lors de la dégustation. Les bouteilles de rouge sont bien souvent transvasées au préalable dans une carafe. Le blanc peut quant à lui être bu immédiatement. Un verre INAO fera tout à fait l’affaire.
Le champagne a lui aussi des codes. Nous avons l’habitude de le servir dans des coupes. De fines bulles apparaissent à cause (ou grâce) aux imperfections situées au sein du calice. Plus le verre sera régulier, et moins il y aura de bulles dans ce dernier.
Est-il convenable de boire du champagne dans d’autres contenants ? Cela va en surprendre plus d'un, mais il est également possible de le verser dans des verres “classiques”. Les coupes sont davantage utilisées pour leur élégance et leur prestige. En dégustant un champagne dans un verre INAO par exemple, les arômes n’en seront que décuplés.
Pourquoi carafer ou décanter un vin ?
Carafer et décanter un vin sont des pratiques indépendantes qui permettent d’améliorer le goût du vin. Avant de développer le sujet, il est intéressant de bien comprendre la différence entre ces deux méthodes :
- Décanter un vin a pour but d’ôter les possibles dépôts solides présents généralement dans les vieilles bouteilles
- Carafer favorise l’aération du liquide afin de créer de la souplesse.
Afin de réaliser un décantage dans les règles de l’art, laissez la bouteille à la verticale durant 24 heures minimum. Les dépôts vont tout naturellement tomber dans le fond. Transvaser ensuite le liquide dans une carafe en l’inclinant délicatement. Prenez garde à ce que les sédiments restent bien dans le fond de la bouteille et ne coulent pas dans la carafe.
Le carafage est plus aisé. Il suffit de verser le vin dans une carafe ! Veillez à effectuer cette opération en amont de la dégustation. Si le vin est trop jeune, vous pourrez accélérer le processus d'oxygénation en faisant régulièrement tourner le liquide.
Les bouteilles récentes peuvent avoir un goût d’alcool trop prononcé, ce qui va altérer le goût. Grâce à l'oxygénation via une mise en carafe, il sera adouci afin de profiter d’un équilibre optimal des saveurs.
Pour savoir si un vin doit être carafé, il faut tout d’abord le sentir et le mettre en bouche. Si l’odeur d’alcool et d’acidité est soutenue, cela indique qu'un transfert en carafe est nécessaire.
Les vins effervescents n’ont ni besoin d’être décantés, ni carafés. En effet, après leur ouverture, les bulles s’échappent. Il est donc conseillé de les consommer rapidement pour savourer cet effet pétillant si agréable.
5 erreurs à ne pas commettre
Mon Petit Bouchon a livré ses conseils pour bien choisir son verre à vin. Dans ce dernier chapitre, voici un bref rappel des erreurs à éviter. Mettez ainsi toutes les chances de votre côté pour un repas placé sous les meilleurs auspices.
- Choisir un verre opaque : pour bien voir, sentir et tester le vin, le contenant ne doit pas être teinté ou peint avec des motifs colorés et imposants.
- Boire dans un verre droit : le vin est sensible à la chaleur et se réchauffe rapidement. Avec ce type de verrerie, vos doigts vont progressivement augmenter la température de ce dernier et entraver son goût.
- Acheter des modèles trop larges : même si l'oxygénation est importante, elle ne doit pas être exagérée. De plus, les senteurs seront diffusées compte tenu d’un calice large.
- Mal laver ses verres : avec délicatesse, les contenants doivent être nettoyés à l’eau chaude avec une goutte de liquide vaisselle (de préférence, à l’odeur neutre). Bien que très pratique, le lave-vaisselle est vivement déconseillé. Il est trop agressif et pourrait les endommager.
- Laisser sécher à l’air libre : une fois lavé, prenez quelques instants pour les sécher à l’aide d’un chiffon doux et non-peluchant. Vous éviterez ainsi les traces de calcaires disgracieuses.